jeudi 14 janvier 2010

The Unfaced Album par Organic Despair




Anciennement "Jesus First Christ", Organic Despair est réputé pour ces compositions torturées mettant en ondes de façon méthodique un mal-être indéfinissable et troublant, parfois même traumatisant, porté par un triphop sombre et désespéré. Le début de l'année 2009 fut marqué par la sortie de cet album impeccable, habillée d'une belle photographie inquiétante et énigmatique. Des choix de compositions ardus, une recherche sonore menés avec perspicacité, et une technique de chant aboutie tant sur le plan de la voix que dans l'interprétation génèrent immédiatement l'empathie... les 6 titres sont impeccables à tout point de vue, riches de trouvailles parfaitement cohérentes. La courte introduction à elle seule est une petite merveille d'électro vivante et sensible. 'Breath' enchaine sur ce mode avec un début planant et saturé de spleen, les nappes de synthé se fondant avec la voix dans un entre-temps qui parait comme suspendu, sombre et douloureux. On pense un peu à certains passages d'Animals' des Pink Floyd (Sheeps) mais la force d'évocation en est supérieure. Avant l'achèvement, quelques notes de flutes traversières, bien senties, apporte ce qu'il faut de dérision lasse. 'Hallu', dans une ambiance jazz-rock éthérée, offre un mixage réussi de la voix qui joue de toutes les inflexions possibles, entre diction tragique, monologue désespéré et chant évoquant Léo Férré ou David Bowie. L'atmosphère générale du morceau bien que pesante, reste d'une fragilité douloureuse. Vient ensuite 'Jazz', un titre qui débute comme un arpège atonal de Léonard Cohen, jusqu'à ce qu'un ensemble de cordes aux harmonies travaillées envahissent l'espace de leurs plaintes nostalgiques. 'Massive destruction' enchaine avec une rythmique opaque et feutrée, balayée d'ombres profondes, entre lesquelles la voix semble se couler avec sensualité. 'I hope you'll never comme back' amorce un retour à plus de noirceur, après un début langoureux, accompagnant un chant en apesanteur, la flute traversière revient disséminer sur ce titre des harmonies jazzy presque enjouées, décuplant l'effet mélancolique précédemment développé. 'Au revoir' termine cet opus de façon abrupte, noir et étouffant, tout horizon semble avoir disparu, errance absurde dans un vortex intérieur dépourvu d'issues jusqu'à la détonation finale...

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